APRES LE MARTYR DE FARID MEDJAHED (SHAHIN QARACHOKH )

Publié le 17 Octobre 2018

L’année dernière nous saluions le martyr au Rojava du camarade breton indépendantiste et libertaire Olivier Le Clainche (nom de guerre : Kendal Breizh), aujourd’hui c’est avec la même émotion que nous apprenons la mort d’un camarade anarchiste et écologiste marseillais de 36 ans, Farid Medjahed (nom de guerre Shahin Qarachokh).

Le camarade Farid aurait pu faire carrière dans l’enseignement en attendant la retraite, mais il a préféré suivre son cœur et parcourir l’Europe en autostop pour protéger des forêts menacées d’abattage par les multinationales à Hambach (Allemagne) ainsi qu’en Angleterre. Il n’avait aucune fascination pour la violence, il cherchait à protéger et à apporter sa solidarité. Dans son adolescence, il admirait Gandhi, mais il a fini par faire une analyse politique et considérer que prendre le fusil était la meilleure solution pour soutenir la lutte des peuples du Moyen-Orient contre Daesh et pour une société démocratique. Il a rejoint les unités de protection du peuple (YPG) et il est tombé en combattant Daesh à Hajin, dans la province de Deir-Ez-Zor. 

Quelques instruits et autres andouilles ont fait les intéressants ces dernières années en expliquant à qui voulait bien les écouter que l’empathie des révolutionnaires devaient aller d’abord aux présumé-e-s « prolétaires »  séduit-e-s par les idéologies fascistes et réactionnaires, et non aux présumé-e-s « petit-e-s bourgeois-e-s » qui les combattent. C’est ainsi que le cinéaste Pierre Carles a essayé de nous faire pleurer sur le sort d’Esteban Morillo, présenté comme un prolétaire de Picardie ayant accompli un acte de lutte de classe en assassinant Clément Méric. D’autres ont essayé de nous présenter les jeunes prolétaire de Lunel (Occitanie) ou d’ailleurs qui rejoignaient Daesh comme des « révoltés anti-impérialistes », alors que le projet de Daesh n’a jamais été de chasser l’impérialisme du Moyen-Orient mais bien  d’ « administrer les sauvages » (selon leur vocabulaire colonial) à coups de sabres et de bâtons. Pendant ce temps, les multinationales impérialistes (comme le cimentier français Lafarge) ont pu continuer leur business sans être inquiétées. Pourtant pour certains « anti-impérialistes » de pacotille, ce sont les internationalistes qui partent combattre aux côtés des YPG qui sont présenté-e-s comme des agents de la CIA ou de la DGSE, et nous devrions pleurer sur le sort des milicien-ne-s français-e-s de Daesh fait prisonniers par les YPG.

Récemment un des principaux responsable aux relations internationales de la fédération de Syrie du Nord (Rojava), Abdelkarim Omar demandait aux gouvernements impérialistes et autres de venir rechercher leur ressortissant-e-s qui avaient rejoint Daesh et étaient désormais prisonnier-e-s, soit 900 combattants-hommes, 400 à 500 femmes et plus de 1000 enfants originaires de 44 pays. On sait la position de la ministre française des armées, Florence Parly, qui a appelée à mots couverts les autorités du Rojava à assassiner massivement les prisonnier-e-s comme le font les alliés traditionnels de la France, les criminels Barzani et al-Abadi en Irak. Il semble que depuis, un accord à été trouvé entre l’impérialisme français et les représentant-e-s du Rojava à Paris, et que la France verse désormais une pension pour l’entretien de ces jeunes qui sont de purs produits de l’Etat français, de son école et de sa culture impérialiste et violente. Tant mieux. 

Les YPG et les autorités du Rojava sont les seules forces de la région à traiter leurs prisonnier-e-s dans le respect des conventions internationales. Ils/elles essaient de faire en sorte que les enfants de Daesh, qui ont grandi au milieu des cadavres, puissent se reconstruire après cette éducation maltraitante. Mais cela constitue une charge supplémentaire alors que le Rojava accueille déjà des réfugié-e-s de toutes les régions de Syrie et qu'il faut aussi accueillir et héberger les malheureux/se-s habitant-e-s d'Afrin qui fuient l'armée turque et ses milices de mercenaires.

N’en déplaise aux relativistes sans principes, la réaction et le fascisme n’est pas la seule alternative qui s’offre aux jeunes prolétaires de France. Un autre choix est possible, un choix qu’incarnent Olivier le Clainche, ancien ouvrier du volailler Doux et Farid Medjahed issu d’une famille prolétaire de Marselha. C’est cette alternative progressiste que nous, communistes nous efforçons de faire vivre dans nos quartiers populaires, sur nos lieux de travail et de vie. Kendal Breizh et Shahin Qarachokh sont tombés sur le chemin de la vie et, à la fin, la vie triomphera.

 

LES MARTYR-E-S DU PEUPLE SONT IMMORTEL-LE-S !

ŞEHÎD NAMIRIN !

APRES LE MARTYR DE FARID MEDJAHED (SHAHIN QARACHOKH )

Rédigé par OC Futur Rouge

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